Dans la loge, Audrey boucle mes cheveux avec un fer en me racontant ses dernières péripéties avec Aristide. Un musicien venu de Londres lui demande si elle stresse de monter sur scène. Elle répond "oui un petit peu, enfin c'est surtout...".
Mais elle ne sait pas dire "chagrin d'amour" en anglais.
Pendant le concert, Carole a des problèmes de micro, alors elle passe tout son set à chanter les sourcils froncés. On croirait qu'elle va se jeter sur quelqu'un pour l'étrangler. Elle a quand même cette voix fantastique. Je prends des photos. Je bois une bière gratuite.
Je suis fatiguée de ma soirée de la veille chez Swan, chez qui on a organisé une petite fête parce que Digory était à Paris. Fatiguée mais contente parce que chez Swan c'est un de ces endroits confortables.
Je me colle à l'enceinte pour ressentir la batterie et la basse partout dans mon corps. Comme si j'avais enfin un cœur total. Un cœur à la mesure de mes sentiments. Tout vibre et j'ai l'impression de tomber d'un avion.
Audrey est perturbée par le bruit des gens autour quand elle joue. La moitié de la salle dîne et discute. L'autre moitié est attentive, mais on n'entend jamais les gens qui écoutent. On n'entend que ceux qui s'en fichent.
J'envoie ce texto à Tigre parce que je sais qu'il va rire : "ils ont un cocktail qui s'appelle Pénétrator".
Après le concert, je marche un peu dans le soir en dessous des normales.
Trois SDF squattent une borne autolib.
Une inquiétante vitrine de Noël.
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