Pluie incessante sur Paris et moral gris clair.
Ce sont des pensées spleen de presque anniversaire.
J'écoute le podcast d'une emission avec Tigre. Je suis d'abord enchantée par sa belle voix de précipice. Et puis je me retrouve submergée par son intelligence. Je me dis soudain : je suis si bête, comment peut-il le supporter?
Je passe ensuite le reste de la journée à faire des cauchemars de noyade.
Les jours suivants je ne me sens pas mieux.
Les insectes dans les yeux qui se multiplient, même si ce n'est pas vrai, j'ai l'impression qu'ils envahissent tout, la rétine, le cerveau, les rêves.
Le corps lâche. La main fracturée me fait mal à nouveau, les nuits sont difficiles et le soleil manque cruellement. Je remplace la chaleur par l'eau brûlante de la douche. Je remplace la vitamine D par des kilos de sucre. Je remplace la confiance en moi par un silence de morte.
Je n'ai aucune raison d'être triste, je n'ai aucune envie d'être triste.
Je veux me réjouir de tout.
Oui, ça se décide.
Oui oui oui.
Ce matin je reçois un mail incroyable de mon père, incroyable parce qu'il m'est adressé, déjà, et puis, aussi, il y parle de Tigre. D'une très belle façon.
En pièce jointe, une photo dont il ne dit rien dans son mail. Une photo de ces deux chevaux que j'aime, et qui vivent sur une colline au-dessus du village.
Je ne sais pas comment lui répondre. Nous sommes tellement silencieux l'un et l'autre depuis si longtemps.
Lui parler de ces choses que je ne lui reproche pas, alors que je devrais.
Lui parler de ce que nous avions, et qu'on n'a plus.
Pardonner, est-ce que c'est condamner?
Je vais commencer par lui parler des chevaux.
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