Juste sous ma fenêtre au Cube, un lampadaire. Cet arbre à côté, que je vois grandir depuis des années, mourir chaque hiver, renaître chaque printemps. Il me redonne la foi quand j’en manque en me montrant du doigt : l’univers.
Depuis ce matin, je regarde ce couple de gros pigeons ramiers mouillés par la pluie d’août se serrer sur une branche de l’arbre, plongeant de temps en temps la tête dans leurs plumes pour se nettoyer. Leur duvet a l’air moelleux. Je suis d’humeur à habiter sous leurs ailes. Bercée par la tempête. Entourée de douceur.
Un autre pigeon se pose sur le lampadaire. Le mâle aussitôt descend lui montrer qu’il est chez lui. A grands coups d’ailes. Un combat des chefs. Puis, vainqueur, il retourne sur l’arbre, mais pas sur sa branche. Plus bas.
La femelle s’est assoupie toute seule au-dessus. Peut-être qu’elle n’a pas besoin de l’avoir près d’elle pour savoir qu’il est là et qu’il la protègera toujours. Peut-être qu’elle n’a pas besoin d’être protégée.
Je voudrais être cet oiseau. Petits yeux clos, tête repliée sur mon dos gris, ne doutant de rien, faisant confiance à l’arbre, au vent, à la pluie, au mois d’août, et bientôt à septembre.
Faisant confiance à l’univers, absolument.
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